mayo 12, 2016

Lettre ouverte d’une immigrée aux Français du Canada, pour un Québec libre







« Un peuple qui ne connait pas son Histoire
est condamné à la répéter »



Chers amis Français,


On vous a menti. La version de votre histoire en Amérique d'après laquelle «La civilisation espagnole a écrasé l'Indien; la civilisation anglaise l'a méprisé et négligé; la civilisation française l'a étreint et chéri…», n’est que pure affabulation. Il est probable que Hackett ait interprété correctement «Le rêve de Champlain» mais ce ne fut qu'un rêve. Au réveil, il y avait l’industrie forestière...

Cette version —qu’on vous a répétée à l’école, à l’église, à la maison, à la télé— est l’Histoire Révisée par des hommes de pouvoir, véreux, qui veulent vous garder dans l’ignorance pour protéger leurs seuls intérêts, généralement commerciaux.

Ce qu’ils ne veulent pas vous raconter –qui pourtant saute aux yeux– c’est qu’au Canada, Français comme Anglais se sont introduits avec l’excuse du commerce des fourrures mais se sont vite appropriés allègrement tout le territoire et ont réussi à le ravager, en quelques années, avec une brutalité inouïe. Tout: gens et terres, d'un océan à l'autre, sans le moindre égard pour les nations accueillantes (elles si) et généreuses, qui y habitent depuis trente mille ans en harmonie avec la Terre.

Avec une voracité toute européenne, ils ont industrialisé la chasse, fabriqué des guerres, rasé les forêts, spolié les gens, pillé les ressources minières, construit des routes, des villes, des chemins de fer, des barrages; inventé des frontières et des «réserves» où ils ont enfermé leurs hôtes; ils ont enlevé, séquestré, violé leurs enfants, et essayé de tous les éliminer.

Trois cents siècles de savoir annihilés. La Mère Terre saccagée, l’outrage ultime. Un génocide.


C’est depuis ce temps là que les Européens du Canada font comme si les autres n’existent pas: ici c’est chez eux. Même les Nations Aborigènes sont en terre européenne! Ils ont bien essayé de les exterminer par la guerre, par attaques bactériennes, par assimilation, par découpages administratifs (géographiques, ethniques, linguistiques), par torture, par négligence, par soustraction de matière, par oublie... Ils ont bien essayé, mais ils n'ont pas réussie: Les peuples aborigènes ont survécu.

Les tricheurs de l'Histoire ne veulent pas non plus nous raconter la résistance et la force indicibles des aborigènes. Un jour on en parlera enfin. Parce qu’ils sont encore la! On a beau regarder de l'autre côté, faire semblant qu'ils ne sont pas là, les ignorer olympiquement, les isoler, les chasser, les mépriser, les assassiner, ne pas en parler; ils sont encore là et nous chez eux. Ils sont de plus en plus forts: à la mort venue d’Europe, ils répondent avec la vie. Ils sont jeunes et résiliants. Ce n’est pas maintenant qu’ils vont partir, même si beaucoup perdent espoir, tellement c’est dur.


Il y a la violence de l’épée et la violence du mépris.


On peut parler des exactions des Espagnols parce que ce sont leurs survivants qui ont écrit l'histoire; on parle de la méchanceté des anglais parce qu'ils vous ont gagné, à forces égales, toujours, toutes les guerres. Mais les Français ont participé activement à la dévastation des peuples d’Amérique du simple fait que vous venez tous de la même place: L’Europe! Ce continent de misère qui a poussé ses enfants à la mer; et ceux-ci –guerriers, violents– ont rasé la terre! ...Bon, il est vrai que les Français ne sont pas très guerriers, mais ils excellaient dans le commerce d'esclaves. C’est grâce à lui qu'ils sont arrivés en Amérique, paradoxalement à cause des lois espagnoles qui protégeaient les «Indiens» de l’esclavage...



Je vous dis tout ça pour deux raisons: la première, le gouvernement du Québec s’apprête à renouveler les cours d’histoire à l’école secondaire des jeunes Français, et les farceurs de l’Histoire prétendent encore leur raconter les mêmes bobards.

Ne vous laissez pas faire.


La deuxième raison est le concours «La tête à Papineau», à propos de nos convictions, nos rêves, notre vision d’un éventuel Québec libre...

Moi, un Québec libre, je le vois LIBRE: libéré de la France; libéré de la reine d’Angleterre; libéré des anglais et de l'Académie de la langue française; libéré de la peur. Libéré de l’Histoire, non pas en essayant de la dissimuler, mais bien en la réparant.

Dans un Québec libre on n’interdira pas à un enfant de parler sa langue maternelle, nulle part, jamais. Et les petits Français ne seront pas des petits gendarmes de la langue et on n’apprendra pas que français c’est bon; le reste n’est pas bon et anglais, c’est méchant...

Au contraire: des écoles mixtes partout où l’on apprendra Et le Français ET les langues autochtones. Que les sages aborigènes montrent aussi aux enfants leur savoir millénaire, leur trempe, leur art, leur Histoire. Qu’ils nous montrent le chemin du retour à la terre... C’est pourquoi il faut raconter la vérité; que les jeunes soient conscients de la fragilité de ce qu'il faut préserver désormais. Qu’ils ne portent plus l'odieux de nier l’évidente, de justifier l'opprobre. Il n'y a plus de temps ni d’excuse ni de dieu pour nous justifier.

Et les autres langues aussi. Toutes ces langues apportées par les nouveaux immigrés. Des gens éduqués, triés sur le volet, pleins de bonne volonté, amenés ici avec des fausses promesses d'équité. Qu’ils apprennent les langues d’ici et montrent aussi leur langue et leur savoir à nos enfants: italien, arabe, espagnol, chinois!, japonais, hindi, russe... Des enfants éduqués en plusieurs langues et cultures: la véritable richesse de cette société. Un laboratoire de langues à ciel ouvert; des nouvelles expressions culturelles, une meilleure génétique, des racines...

Les jeunes seront préparés pour demain. Ils auront d'autres choix que fonctionnaire. Le monde au bout de leurs doigts, l'amour de la Mère Terre. Ils amèneront le Québec partout dans le monde et reviendront nous le ramener...

N’ayez pas peur!

C’est ça une Nation; non pas un ensemble de ghettos. La pureté de la langue comme celle de la race n’est pas souhaitable; elle est malsaine. De toute façon le modèle d'école française du Québec est un total échec comme le prouvent les 53% d'analphabètes fonctionnels adultes. Ça n'est pas la faute des Anglais. Vous nous obligez à vous confier l'éducation de nos enfants mais vous ne leur apprenez pas d'autres langues que le Français. Au fait, vous ne leur apprenez même pas le Français! Trop de fonctionnaires...

Ne soyez pas des Européens. Sortez vous la laine de dans la tête. Ne soyez plus des Français. En fin de compte, ils vous méprisent. Une chance qu’ils sont partis de leur gré. Il faut craindre leur férocité quand on s’en débarrasse. Regardez la vengeance sur le peuple haïtien. Regardez les grotesques accords avec lesquels ils continuent de vampiriser les Africains, de saccager leur territoire, piller leurs ressources, saboter leurs efforts, fabriquer leurs guerres. Nous autres en Amérique, de la frontière du Canada jusqu'à en Terre du feu, notre Fête nationale est le jour où on a renvoyé les européens chez eux. Sans «dédommagements», manquerait plus...

On veut bien respecter la langue française. Mais le français respecte qui? Qui respecte les langues africaines et américaines? Ce n’est pas la langue française qui est en danger mais plutôt elle qui représente un danger pour les autres cultures de par son Organisation Internationale de la Francophonie, cette sinistre fraternité.

Ne soyez plus des restants de Français. Devenez des Québécois; regardez autour de vous; vivez avec les gens qui vous entourent. N’ayez peur que de l’ignorance, c’est elle votre seul ennemi. Ne soyez pas Charlie; ne soyez pas Dutrizac-Ça-coûte-cher-ces-indiens-là; ne soyez pas Drainville: si on parlait des vraies valeurs, on le ferait en Algonquien. Rien de bon ne peut se fonder sur la haine des Anglais, le mépris des autochtones et la xénophobie de tout le reste. L’Histoire a démontré que le modèle européen n’est pas le plus évolué mais bien le plus nocif.

«Le nationalisme est une vision égoïste de la politique; la satisfaction de certains nationalistes implique la frustration des autres, et l'unité politique territoriale ne devient ethniquement homogène que si on tue, expulse ou assimile tous les non-nationaux» dit Ernest Gellner. Il ne s’agit pas de vous retourner en Europe mais de respecter les sociétés d’accueil. Et les autres.


Et puis, si on se débarrasse de l’Europe, on ne va quand même pas la remplacer pour un petit roi. Québec sera un pays tout neuf. Il faudrait décider beaucoup de choses avant. Choisir un gouvernement. Mais, quoi? Président? Conseil? Assemblée? ... Suffrage universel? Congrès? Séparation des pouvoirs? Circonscriptions de justice? Il faudrait rédiger une nouvelle Constitution qui nous représente tous... Représentativité? Une démocratie? Une vraie! Un nouvel hymne nationale!, qui remplace le présent, infâme. De nouveaux symboles... On pourrait en profiter pour se débarrasser de quelques saints. Après tout ce qu’ils vous ont fait, les curés... Il faudrait discuter, décider tout ça et rédiger et plébisciter la Constitution...

Il faut convoquer une Assemblé Nationale Constituante et un plébiscite!

Oui. Dans mes rêves, dans tous les cas, un Québec libre commence par le respect des sociétés d’accueil et la convocation d’une Assemblée Nationale Constituante.

Enfin. Je voulais raconter mon rêve d'un Québec libre aux gens du concours La tête à Papineau, mais je ne peux pas parce que c’est un concours vidéo. Et puis, c’est un concours pour les Français :(

Alors je vous le raconte à vous...














14 comentarios:

  1. heureusement qu'on n'est plus obligés de croire les versions officiels.
    il y a aussi
    Artthur Lamothe http://www.arthurlamothe.ca/apps/videos/videos/show/1487623-le-silence-des-fusils-1996-
    Richard des Jardins https://www.youtube.com/watch?v=s9L7IIUBMk4
    quelques documentaires à l’ONF http://www.onf.ca/film/la_conquete_de_l_amerique_i/

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  2. Serge Bouchard http://ici.radio-canada.ca/premiere/premiereplus/histoire/80534/lechange-entre-les-cultures-allochtone-et-autochtone-en-temps-de-crise

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  3. Des remarquables obliés: Gabriel Dumont, Gabriel Dumont, Sacajawea, Kateri Tekakwitha, Thanadelthur, Molly Brant
    http://ici.radio-canada.ca/premiere/premiereplus/histoire/42736/de-remarquables-oublies---les-premieres-nations

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  4. J'ai adoré la lecture de votre texte.

    Même si je suis en désaccord total avec environs la moitié de son propos.

    SUR L'HISTOIRE: Le rêve de Champlain n'était pas qu'un rêve vain. Il était devenu réalité, partielle, mais réalité quand même. La Grande Paix de Montréal en 1701 est un traité unique dans l'histoire de la colonisation européenne du monde. Toutes les nations présentes, y compris celles qui étaient en guerre héréditaire depuis au moins un siècle et demie, ont signé un traité de paix favorisant la bonne entente et le commerce entre tous. Le modèle colonial en Nouvelle-France reposait entièrement sur la paix, sur un réseau de forts et de comptoirs géré en grande partie par les nations autochtones elles-mêmes, et de toute façon, complètement dépendant de leur bon vouloir. Alors qu'ailleurs sur terre, les européens divisaient pour régner (notamment pour favoriser l'esclavage des prises de guerre des nations africaines les unes contre les autres), les canadiens et métis favorisaient la paix et l'unité des nations.

    Le partenariat était tel que lors de la conquête anglaise, les nations autochtones se sont rebellés à la suite du Grand Chef Pontiak. Ils ne comprenaient pas pourquoi un petit papier signé sur un autre continent devait empêcher les canadiens et les indiens de se battre pour le monde qu'ils avaient bâtis ensemble. D'ailleurs, la guerre de conquête, en anglais, s'intitule «french and indian war».

    Nous avons beaucoup de sang métissé et une culture métissée encore davantage. Voir à ce sujet le documentaire «L'Empreinte», qui traite d'une partie de ces influences et métissages.

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    1. SUR LA DIFFÉRENCE ENTRE ÉLITE ET CULTURE. Les canadiens et métis, francophones, n'étaient pas considérés comme français dès la fin du XVIIe siècle. Combien ont été les explorateurs, marchands et diplomates, partis de Trois-Rivières ou de Boucherville, maîtrisant les langues aborigènes, la géographie et la survie en forêt, et faisant des alliances mutuellement bénéfiques entre les nations, qui, une fois à Québec, se faisaient rabrouer et carrément voler par les représentants du roi de Versailles?? Les mettre tous dans le même panier sous prétexte d'une langue et de références culturelles communes serait une grave erreur de discernement.

      Ainsi en est-il, selon moi, du procès que vous faites de l'occident et de sa culture. La culture européenne de Galilée, de Champlain, de Pehr Kalm (botaniste et explorateur suédois ayant voyagé en Nouvelle-France) et de Thoreau, n'est pas la même que la culture de l'intérêt des élites qui leur ont plutôt mis des bâtons dans les roues. Faire un amalgame entre les philosophes, humanistes et scientifiques européens, et les esclavagistes, impérialistes et exploiteurs européens, afin de tout rejeter d'un bloc est une erreur grave et une faute intellectuelle, je pense. C'est le même type d'amalgame que de mettre dans le même sac les histoires de Nasreddin, des 1001 nuits, les chants souffis et la poésie perse, avec les tortures de Daesh et les lapidations des talibans pour rejeter d'un bloc toute les cultures musulmanes.

      La culture occidentale a évolué depuis les années 1500 et parallèlement à cela, des progrès techniques phénoménaux ont été accomplis qui ont fascinés le reste de l'humanité. Les ambitions de progrès humains, de droits de la personne, d'équité et de justice sociale, de rationalité et de liberté, qui ont fasciné des leaders comme Attaturk, Bolivàr, ou Nasser (qui a combattu l'islamisme dans l'oeuf) tout cela était sincère à la base. Ces valeurs ont cependant été parasitées et utilisées à mauvais escient par les exploiteurs et impérialistes. Dans le secret et la manipulation. Einstein le pacifiste s'est fait mentir pour collaborer avec le projet américain de bombe nucléaire, et l'administration Bush a menti en pleine face de l'ONU pour justifier sa guerre illégale en Irak. Les peuples d'occident (en particulier ceux qui ne sont pas anglo-saxon et donc, moins perméables à la propagande anglophone) ont manifesté massivement contre cette guerre, pourtant faite en leur nom.

      Les valeurs précitées, développées historiquement en occident, ont été trahies. Tout le monde a été trahis dans l'élévation de cet empire mondial.

      Certes, ces valeurs ne se suffisaient pas à elles-seules, mais elles avaient quelque chose à apporter au Monde, et sans le triste court-circuitage de l'histoire intellectuelle de l'humanité par les élites assoiffées de sang et de pouvoir, elles étaient dues pour se métisser avec bonheur aux sagesses locales de tous les peuples autochtones et de toutes les civilisations de la terre. Par appropriation lente et de manière désintéressée.

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    2. SUR LE NATIONALISME. Laissez-moi vous proposer un autre discernement à faire, selon moi. On appelle par le même mot, un nationalisme qui décentralise et un nationalisme qui centralise les pouvoirs. Un qui est revendicateur, et un autre qui est hégémonique. Pour moi, il s'agit de deux phénomènes radicalement différents, même s'il peut exister, selon les situations, des portes entre les deux.

      Comme je le disais avec mon exemple de la guerre en Irak, les sociétés anglophones, s'abreuvant généralement davantage aux mêmes médias, aux mêmes leaders d'opinion et aux mêmes références culturelles, ont toutes été les plus ferventes à faire cette guerre illégales en 2003. Sans rien enlever à toutes les différences qui existent entre les populations de Sidney, d'Alabama, de Victoria, de Washington ou de Toronto, ils ont été plus perméables que les autres à la propagande de guerre (même des journaux de gauche ont fait un mea culpa après coup et ont reconnus s'être trompé). Le Québec était largement à part en Amérique du nord sur cette question, et sans surestimer son influence, on ne peut nier que le PM du Canada qui a choisi de garder ses troupes au sol était lui-même issu du Québec.

      La langue n'est donc pas qu'un vecteur de communication, ni même un élément primordial d'une identité culturelle, c'est aussi une barrière naturelle contre l'hégémonie. Hégémonie culturelle, mais aussi économique, politique et militaire.

      Le nationalisme qui décentralise, c'est celui des premières nations, anishnabées, innues, abenakies, iroquoises, inuites ou micmacs. C'est aussi celui du Québec vis-à-vis le reste du Canada. C'est celui de Nasser, en Égypte, et de Arafat en Palestine. C'est celui de Guevara qui tient tête aux empires (ou même, dans l'antiquité, celui de Arminius, Spartacus ou du Roi Arthur, contre l'empire romain). C'est celui aujourd'hui des basques, des catalans, des bretons, des écossais, des kurdes, des arméniens, des tibétains, des Azerbaïdjis socialistes qui ont participés à chasser le Shah mais qui se sont fait massacrer sous Khomeiny. C'est celui des indiens du Chiapas au Mexique, des mayas et kitchés du Guatemala massacrés sous la dictature des années 80, c'est celui des maoris. Et j'en passe des centaines!

      Nous sommes à des années lumières du nationalisme expansionniste et autoritaire d'un Hitler, d'un John A. McDonald ou d'un Napoléon.

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    3. SUR LA DIVERSITÉ CULTURELLE MONDIALE ET L'AUTODÉTERMINATION DES PEUPLES. La diversité culturelle mondiale va heureusement de pair avec l'autodéterminations plus démocratique des peuples. La diversité mondiale a besoin qu'on protège les traits culturels minoritaires et menacées contre les traits culturels dominants et fortement compétitifs (souvent propulsés de par le monde par des sommes colossales d'argent, telle la culture hollywoodienne ou la culture salafiste). Il est sain que les culture minoritaires cherchent à perdurer dans le temps et à se transmettre aux générations futures. C'est aussi un gage de résilience face aux perturbations. Les valeurs majoritaires du Québec sont différentes de celles de l'Alberta, et il est souhaitable de laisser aux deux, le soin de les appliquer pour les tester et les réaliser sans que les unes s'imposent sur les autres. S'il arrive une perturbation écologique, économique ou autre, plus il y aura de sociétés différentes et ayant réalisé des idées différentes, plus on a de chance que quelques unes d'entre elles fonctionnent et puissent servir de modèle éventuel. Comme dans les écosystèmes.

      Les kurdes en sont un exemple. Dans cette région du monde, après les drames et les perturbations catastrophiques qu'ils ont traversé, ils proposent un modèle de société qui n'est ni soumis aux diktats pseudo-religieux de Daesh, ni servile envers le régime Al-Assad. Plus féministes, plus volontaires, et indépendant de tous les grands joueurs mondiaux qui mettent leurs sales pattent en Syrie et en Irak. Sans leur fibre identitaire (ouverte à tous), bref, s'ils se disaient simplement turcs, syriens ou irakiens plutôt que kurdes, jamais ils n'auraient pu accomplir cela.

      Dans le même sens va l'autodétermination des peuples. Les petits pouvoirs créent de petits abus, les grands pouvoirs créent de grands abus. Plus le pouvoir est centralisé, plus il grise, et plus les conséquences d'un abus sont dramatiques. Une société de gens qui ne s'identifient pas les uns avec les autres, ce n'est pas réellement un peuple. On peut parler d'une société d'intérêts, mais dès que les intérêts divergent, les divisions sont faciles à créer et à exploiter pour les exploiteurs internationaux. L'échelle au sein de laquelle un peuple se tient, est solidaire les uns des autres, c'est la nation, et son liguant est qu'l y ait au moins une part d'identité commune (les identités se superposent et se multiplient à loisir, au sein d'un même cerveau humain; il n'est pas question de les mettre en concurrence). C'est à cette échelle que les peuples peuvent, sans renier leur diversité, trouver des consensus dans l'intérêt commun, faire marche et imposer ses vues contre des exploiteurs ou des empires. Voilà également pourquoi la haute finance mondiale, les grandes firmes de cotation, les présidents de Goldman Sach et autres vautours du 1% des plus riches, s'opposent vigoureusement aux États-Nation et aux identités nationales. Ce sont des obstacles très contraignants pour leur désir d'hégémonie mondiale.

      Je continuerais encore longtemps, mais je dois y aller. Merci de m'avoir lu.

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    4. c'est plutôt moi qui vous remercie, Victor, de m'avoir lu et de prendre la peine de commenter.
      je lirais tous vos commentaires dans le calme et ferais les miens s'il y a lieu.
      merci encore

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  5. Vous voyez clair. Je suis 3000% d'accord avec votre propos.
    Gaétan Bouchard
    Métis anishnabé francophone...

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  6. Anónimo29.8.16

    J'aurais tant à vous dire, madame Sanchez-Beltran. Mais le temps me manque malheureusement. Si j'en viens à trouver quelques minutes, j'aimerais vous écrire à propos de la relation entre le Québec et l'anglais (la langue), l'Anglo-Québécois et le Canada anglais. Elle est beaucoup moins plaignarde et beaucoup plus proactive et inclusive qu'on le croit...

    J'aimerais aussi vous parler de ceux dont vous appeler les ''Français''. Sachez que ces ''Français'' sont bel et bien francophone, mais ne se sentent déjà plus ''Français'' depuis des générations...

    Il y a aussi cette vision d'un Québec multiculturaliste, une terre d'accueil et d'échange culturelle que vous chérissez qui me chicote un peu. Bien-sûr, je reconnais l'enrichissement que la diversité culturelle nous apporte, mais je reste sceptique par rapport au rêve de ''dissoudre'' l'âme nationale de tout pays au nom de l'ouverture d'esprit. Est-ce que l'Italie peut accueillir de nouveaux arrivants et garder un fond culturel italien et sa langue commune italienne sans qu'on les traite de xénophobes? Et l'Allemagne? Et la Suède? Et le Japon?... Et le Québec?

    Je partage tout de même votre désir de redonner aux premières nations du Québec tout le pouvoir économique et culturel qu'ils méritent. Apprendre l'iroquois, l'innu ou l'anishnabé dans les écoles non-autochtones, ce serait aussi selon moi une grande richesse.

    Finalement, je vous envoie la publicité du concours ''La tête à Papineau'':
    «De tous âges, de tous niveaux et de toutes origines,
    laissez libre-cours à l’expression créative et sans limite de vos convictions,
    de vos rêves ou de votre vision d’un futur Québec libre.
    Pour participer, vous devrez produire un très-court-métrage vidéo
    de 30 à 90 secondes autour du thème :
    Demain, un Québec libre?!»

    «De toutes origines», madame Sanchez-Beltran. Vous auriez pu y participer. Pourquoi alors ce sentiment de rejet? Vous a-t-on rejeté, ou vous vous êtes vous-même mis à l'écart par peur d'être différente? Il ne faudrait pas non plus faire de projection...

    Amélie Legault, Outaouais Québec

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  8. "Le nationalisme est une vision égoïste de la politique; la satisfaction de certains nationalistes implique la frustration des autres, et l'unité politique territoriale ne devient ethniquement homogène que si on tue, expulse ou assimile tous les non-nationaux» dit Ernest Gellner. Il ne s’agit pas de vous retourner en Europe mais de respecter les sociétés d’accueil. Et les autres."

    Ce que tu décris n'est qu'un autre type de nationalisme. C'est un nationalisme d'État à la con, antidémocratique, dans lequel on demande aux peuples de se soumettre à l'État "pour le plus grand bien" plutôt que de soumettre l'État au peuple, et dans lequel certains ont à se soumettre et à sacrifier plus que d'autres. C'est exactement ce nationalisme à la con qui motive le Canada à démoniser nos propres élans d'affranchissement. C'est le nationalisme hypocrite de Lord Acton, qui dans ses illusions, croyait possible une utopie de plusieurs peuples réunis sous un même état et traités de manière égale, mais qui finit inévitablement en la répression de ceux qui ont le désir ou font le choix de ne pas y participer pour leur propre bien. C'est un nationalisme autoritarien et paternaliste.

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  9. Encore en train de denigrer les autres 👎🏿

    Quand on se demande comment on a pu être assez dégueulasse pour génocider et mettre en esclavage les Toltec, les Aztec etc. et même faire disparaitre leurs livres et les trace de leurs cultures. Bien, ici, on commence à voir ce qu'il faut pour ça.

    Avec mónica, on a un début de réponse.

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  10. Une raciste étrangère qui se croit plus crédible qu'un historien reconnu et primé ...

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